Extrait - Coeurs Hybrides - Bonus pour le broché

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Mes chers lecteurs, 

 Vous trouverez ci-dessous un extrait de Coeurs Hybrides.


Ce passage ne se trouve pas dans la version Broché des éditions Sudarènes. 

Vous avez le droit de lire, pas de copier : petit rappel !

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Jade et Ethan poursuivirent leur vie de jeune couple amoureux, se retrouvant pour souper ensemble et partir, de temps en temps, voir une pièce de théâtre. La veille, ils avaient assisté à une représentation de « L’Affaire Boreau » du prince de la terreur, André de Lorde, dans la petite salle intimiste de Grand-Guignol.

Ce soir, Jade préféra se poser auprès de son amant, après un repas pris au Fouquet’s ouvert depuis quelques mois. Alors qu’elle était installée sur le grand fauteuil, Ethan s’était allongé sur le canapé. Ils lisaient lorsque la porte s’ouvrit. Gustave Prospérine entra dans le salon. Il s’arrêta quelques secondes en voyant Jade qui s’était levée d’un bond et se tenait figée près du fauteuil, les mains crispées sur son roman. Ethan, un peu plus habitué aux extravagances de son père et à ses venues intempestives, pencha légèrement la tête afin de l’apercevoir derrière le bouquet de fleurs qui ornait la table basse. Gustave posa délicatement son chapeau sur celle-ci et s’avança d’un pas.

– Descends, tu trouveras une surprise devant la porte.

C’était sans appel. Le ton ne laissait pas de mystère, Gustave désirait rester en présence de Jade. Ethan consentit donc et se dirigea vers la sortie, après un bref regard vers la jeune femme.
Effrayée, elle essayait de ne pas montrer sa peur. Son contrôle s’avérait relativement efficace, son corps ne tremblait pas, mais ses mains devinrent moites et une petite goutte perla sur sa tempe. Elle inspira lentement. Déglutir lui fut particulièrement ardu. Tout d’un coup, Gustave prit une des roses dans le bouquet et plongea son nez dedans. Puis, il s’approcha d’elle et lui tendit la fleur. Elle s’en saisit, touchée, et la ramena contre sa poitrine.

– Il vous aime éperdument, commenta Gustave d’une voix posée. 

Elle hésita à hocher la tête. Le moindre mouvement lui coûtait, il romprait sa tentative de contrôle. Il frôla sa jupe en passant près d’elle et se dirigea vers le piano. Elle l’entendit soulever le couvercle du clavier et, après un instant qui lui parut excessivement long, jouer quelques notes. Jade se permit de fermer les yeux. La musique eut un léger effet relaxant. Elle aurait adoré que cela dure, mais déjà le bruit mat du couvercle que l’on rabattait lui apprit que cet interlude s’achevait.

– J’ose espérer que vous l’aimez tout autant.

Elle hoqueta et ses paupières s’ouvrirent, son regard s’écarquilla. Avant de reprendre ses esprits et d’imaginer un début de réponse, elle sentit son souffle dans son cou. La peur déjà présente se mua en terreur. D’une main, il la fit pivoter. Elle comprit, en cet instant, l’irrésistible charisme des Vampires. Il plongea ses prunelles d’un noir profond dans les siennes et ses sens furent chamboulés. En elle, s’entrechoquèrent deux sentiments distincts, son amour pour Ethan à qui elle pensa d’un coup, un peu honteuse d’être ainsi attirée par son père et cette troublante et imparable envie de succomber au charme fou de cet homme, de lui donner tout ce qu’il demanderait, jusqu’à la dernière goutte de son sang. Il esquissa enfin un sourire et se recula, la laissant pantelante. Il prit son poignet, délicatement, et ouvrit ses doigts qu’elle réalisa avoir crispé sur la tige de la rose. Deux perles de sang apparurent. Il baisa ses doigts meurtris. Le contact avec ses lèvres d’une douceur incroyable provoqua chez Jade un spasme de plaisir en même temps que la rougeur de ses joues.

– Prenez soin de lui, murmura-t-il en s’éloignant.

Il attrapa son chapeau au passage et quitta l’appartement. Le livre de Jade tomba sur le sol et
elle poussa un profond soupir.

Lorsqu’il parvint dans la rue, Ethan était assis dans sa dernière acquisition, une voiture Panhard Levassor. De nombreux curieux s’étaient attroupés, attirés par cette machine insolite. Verte de carrosserie, les roues et le cuir des fauteuils tranchant de leur rouge assez vif, c’était surtout un des tous premiers modèles avec volant en lieu et place de la traditionnelle direction en queue de vache.
D’un bond, Gustave Prospérine rejoignit son fils sur la banquette avant, sautant par-dessus la roue de secours.

– Elle est très belle.

Ethan hésita un court instant. Son père parlait-il de la voiture ?

– Tu pourras l’essayer un autre jour, je suis attendu.

Il sourit. C’était tout lui, il venait de rencontrer Jade, mais lui parlait uniquement de cette machine, certes superbe. Il ouvrit la portière et descendit.

– Veux-tu bien actionner la manivelle ?

Il s’exécuta, assez fier de réaliser ce geste et d’entendre le moteur pétarader. Il rangea la
manivelle et rejoignit Gustave.

– Elle n’est pas responsable des actes de son père, comme tu ne l’es pas des miens. Aime-la, mais n’oublie pas que son nom est entaché. Cela vous portera préjudice, un jour où l’autre.

Ethan opina. Ces mots, pourtant assez neutres, revêtaient une grande valeur pour lui. Son père
acceptait Jade.

– Et, réconcilie-toi avec Hugo ! cria-t-il

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